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 a simple breath. (victorian/vampire)

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James Moriarty
LE PETIT PRINCE
MISSIVES : 8
James Moriarty
a simple breath. (victorian/vampire) Empty
MessageSujet: a simple breath. (victorian/vampire)   a simple breath. (victorian/vampire) I_icon_minitimeSam 4 Juin 2016 - 14:14


my lungs were never meant for breathing.




Il s'était toujours senti fils de Dieu. Eve assise aux portes du Paradis. S'extasier dans le pur, retourner l'ambivalence dans tous les coins, mettre à profit ce cerveau trop gros pour un corps trop maigre : c'était bien ce pourquoi il vivait après tout, Sardanapale des morts et de l'injustice. D'ailleurs, il n'était même pas si méchant que ça. C'était simplement un exécuté de la bonne conscience; fusillé sur la terrasse des Saints pour ne pas avoir compris comme tout le monde la plus belle hypocrisie de l'Humanité. Le social, c'était pour ces perdants merdeux.
Dans cet état, il pouvait se pencher sur des viscères lorsque l'heure suivante, il se drapait de ses plus beaux apparats. Et bien qu'il lui semblait puer le béton souillé, on lui dit qu'il était fort beau bien que personne ne souhaitait voir un si petit homme de menue condition au sein de ses vertus.

Peu importait les mondanités, il était là en qualité de petit Seigneur, le porto dans la main, l'hilarité absurde au coin des lèvres. Ça lui foutait le cafard, ces cons endimanchés, mais il préférait en rire.
La musique se jouait dans les conversations qu'il jugeait insipides et froides. Il attendait que l'alcool monte - peut-être même aurait-il une illumination sur son enquête en cours.

Ce fut à ce moment là que Dieu et Satan, en couple, se manifestèrent d'un même élan.
Il était venu comme une apparition adorable, d'une beauté qu'aucun peintre ni poète n'aurait jamais pu surprendre. Deus ex machina dans son apparat de sultan, Il était grand et sculpté comme Adonis, la soie de ses cheveux roux ou auburn bouclant contre ses tempes, autant angelot que beau diable. Le front large et haut sculpté pour le port de la couronne, dessus des cils longs et fournis qui ne faisait qu'honorer la masculinité de ses traits. Et jamais, nulle part, James n'avait vu de pareils yeux. Ils ne venaient pas de l'Humanité, brillants de vie comme des perles d'orient dans lesquels s'étalaient cette palette insoutenable d'émotions. Étaient-ils tristes ou profondément heureux ? Ses prunelles décidaient de la vie des Hommes, les damnaient, les bénissaient de ce regard vermeil et noir. Elles l'avaient condamné, déjà. Ses pommettes étaient hautes, rose de satin, des pommes sucrées et scintillantes de délices. Il avait l'air d'être couvert de nacre ou de neige, pale, rose et figé. Les courbes de son corps, de sa gorge nouée de ses coquetteries, étaient délicieuses, lui ravissaient le cœur et le plongeait dans une douleur inexplicable.
Cette créature était si belle qu'il lui semblait qu'il donnait la lumière au monde, comme un ange mutin viendrait s'amuser sur Terre. Tout à côté de lui paraissait si pathétique, si sale et malheureux que deux énormes larmes vinrent rouler sur ses joues chaudes pourtant de ravissement.
Ce fut pire encore lorsqu'il tourna son visage souriant vers lui, lorsque les secondes dévorèrent les éternités, que Dieu sembla poser son attention à lui, rien qu'à lui. Cette figure mythique, irréelle, le dévisageant de cet air amoureux et cruel, affamé de vie. Il portait les vivants et les morts en manteau de diamants, cet être illustre qui prit peine de lui accorder quelques secondes de son temps.
C'est à ce moment précis que James senti que sa vie venait de perdre tout son sens, que les instants où Il ne serait pas proche de lui ne seraient plus des instants, mais des tortures.



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