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 a place among the stars (surprise)

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James Moriarty
LE PETIT PRINCE
MISSIVES : 8
James Moriarty
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MessageSujet: a place among the stars (surprise)   a place among the stars (surprise) I_icon_minitimeSam 16 Juil 2016 - 1:34


A place among the stars




« Je n'ai rien de plus à ajouter. » Le murmure ne fait pas flancher la roideur des notes que crachent ses dents. Il plie les lunettes qui tombent sur la cime de son nez, sans donner plus d'attention aux regards lourds dont on le drape, car il est de ces bêtes galeuses dont les béotiens ne veulent pas et c'est pour le mieux: plutôt se faire sorcière et s'en aller.

« C'est pas de ton ressort, Moriarty. » Et la porte se ferme sur le professeur sans autre forme de considération. En suaire sur ses épaules, une vieille veste en jersey de coton entamée contre les coudes et son air de pauvre hère ressuscité à la miséricorde. Il passe devant un groupe d'élèves, tous plus élevés que lui dans l'espace, et la réputation qui lui fait ses sabots ne vaut pas un bonjour, lequel il ne fait pas l'effort d'amorcer non plus. Tant qu'il traverse le couloir à l'austérité bruyante il ne pense pas, mais James sait que ça a déjà commencé, juste derrière les portes closes. On vient armer les descendants et héritiers d'idées ordurières et paresseuses pour son esprit à lui, promettre la démocratie aux patriciens qui n'attendent encore de Rome que les instructions aveugles. La parnasse rêvée de la République s'envole avec les voix rauques des officiers. Il boit à peine les premières gorgées de colère que, déjà, s'en est trop.

De l'autre côté du mur, il y a un grand colonel troué des mêmes ruines.

L'armée en a pour trois jours. Trois jours d'interventions et de préventions pour des imbéciles ingénus et il avait fallu passer par sa classe à lui, qu'il rend déjà tellement difficile sans l'interruption des hommes de Sa Majesté. Il se prend à jeter son cartable sur le bureau de la classe vide, en attendant rageusement le joie hystérique et collective des têtes blondes dont la perspective de voir autre chose que des chiffres au tableau et le ton monocorde de sa voix nasillarde rend l'humeur allègre. Pour une fois, il ne sort pas ses affaires et attend dans un coin, proche de la fenêtre, que l'on s'engouffre par dizaines pour mieux accueillir les types en uniforme. Et cela se produit, quelques instants plus tard, exactement dans le déroulement que son crâne parfaitement agencé prédisait. D'abords les gosses, puis les gueules cireuses des soldats dont la dernière envie est partagée par celle de James : être là.
Le plus vieux est aussi le plus petit, taillé à la serpe par l'ascétisme même, Sûrement mieux gradé que les autres, il commence à s'exprimer dans un jargon à l'humour passable, précisant qu'il laissera la parole à quelqu'un d'autre tandis que ses collègues et lui partirons à la chasse aux gnomes dans d'autres classes que celle-ci. Qu'il se casse, car l'oeillade lancée à son encore n'eut rien pour lui plaire.
Le seul qui allait intervenir était resté jusque là dans l'ombre du couloir, silencieusement. Et lorsqu'il entre, l'atmosphère change. Un miasme plus lourd pèse, mais peut-être seulement pour lui. Les cheveux du colonel sont fauves comme du bronze neuf, son visage un peu rude, un peu royal, qu'il ne défait pas de ses commissures tirées vers le bas. Il a des pommettes qui saillent et un regard antagonique à lui-même.

Il s'appelle Sebastian.
Il a vingt sept ans.
L'armée est une belle vocation.

Mais les yeux de James ne faillent pas. Ils s'accrochent, puisque le soldat ne peut le voir, lui tournant presque le dos, et valsent de preuve en preuve pour déterminer à quel genre de connard il a à faire. Il veut qu'il se tourne ou sente la désapprobation lui cramer les ramification de son ossature, mais jamais Sebastian ne perd de vue la vingtaine de pairs d'yeux qui le scrutent, amourachés pour la plupart d'un si beau morceau de convictions solennelles. Serré dans un uniforme kaki, il prend le temps dans sa narration, et à l'autre de se prendre au jeu, un peu bercé par la voix ronde. Ce n'est que lorsqu'il se retourne aussi brusquement que le sursaut de James, que leurs regards se croisent.

Il a envie de vomir.

« Je peux utiliser une craie ? »


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